Le texte qui suit est une traduction d’un extrait du livre de Ma Yueh-liang, “Wu Style Tai Chi Chuan Push-Hands (tuishou)”. Ma Yueh-liang était un élève de Wu Jian-Quan, fondateur du style Wu, d’où provient le style de Cheng Tin-Hung.
« Peng » est la force de protection. C’est aussi la force cachée car elle provient principalement du ressenti et de l’habileté du pratiquant, et peut à peine être discernée extérieurement. Elle occupe la première place parmi les 13 tactiques, ce qui indique son importance. Dans la pratique du tuishou, on dit que l’apprenant a franchi le seuil seulement lorsqu’il a appris Peng ; le sens et la façon de se protéger. Les débutants mettent souvent des années pour y parvenir.
Peng est utilisée pour apprécier la force d’entrée de l’adversaire, ainsi que sa direction. Peng paraît solide mais est vide en réalité, et vice versa. Tandis que la force et la tentative de l’adversaire sont visibles, notre Peng reste dissimulée. C’est la force cachée. Lors de la pratique, non seulement les mains et les bras, mais aussi toute partie du corps qui entre en contact avec l’autre, doit être utilisée avec Peng, la force de protection.
Elle est décrite comme une force (Jin) d’écoute car elle permet de détecter les mouvements fins d’un adversaire et ainsi de réagir ; rapidement à une attaque rapide, lentement à une attaque lente.
C’est aussi un Jin de soutien et d’attaque. La force nécessaire pour se protéger ne dépend que de l’adversaire. Si l’attaque de l’adversaire est lourde, votre Peng doit être augmentée, si elle est légère, votre Peng est diminuée en conséquence. Vous ne devez ni tenir tête, ni perdre contact ; votre force ne doit pas dépasser celle de votre adversaire. Elle est au contraire plus légère que la sienne. Comme le dit le classique : « Laissez-le me frapper de toutes ses forces, je peux le dévier d’avant en arrière avec facilité. » Comme l’eau de la rivière, qui transporte la feuille mais qui peut aussi faire flotter un énorme navire. Néanmoins, si le flottement d’un navire peut s’expliquer par la théorie de la « flottabilité », Peng dérive principalement de l’habileté martiale.
Utilisez les jambes comme point d’appui ; plus votre équilibre central sera développé et plus le soutien de vos jambes sera fort. Vous pourrez utiliser le point de contact de vos mains ou de votre corps pour renvoyer la force de l’adversaire vers le haut, selon le principe du levier. Mécaniquement, c’est comme si une roue dentée tournait vers le haut et vers l’avant ; même lorsque vous attaquez, les effets de la force Peng rendent difficiles la fuite ou la riposte de votre adversaire.